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Ce "Swiss Finish" nuit à toute l'économie - même les PME seront prises dans le maelström bureaucratique et les risques de chantage.
Hans Wicki
Conseiller aux États
Que demande l'initiative ?
L’Initiative « entreprises responsables » veut élargir massivement les possibilités d’action en justice contre les entreprises suisses. Pour faire respecter les droits humains et l’environnement à l’étranger, il deviendrait possible d’intenter des actions en justice en Suisse. Les entreprises suisses seraient tenues pour responsables de fautes commises par des entreprises tierces à l’étranger, par exemple des sociétés liées économiquement, comme des fournisseurs ou des bénéficiaires de prêts.
Le Conseil fédéral et le Parlement rejettent cette initiative. Ils lui opposent toutefois un contre-projet, qui augmente substantiellement les efforts que les entreprises doivent faire pour respecter les droits humains et l’environnement. Les entreprises seront étroitement contrôlées notamment en ce qui concerne le travail des enfants et les minerais de conflits. Mais elles n’auront pas à assumer en responsabilité civile les erreurs ou les malversations commises à l’étranger par des entreprises liées économiquement. Le contre-projet du Parlement entrera en vigueur automatiquement si l’initiative est rejetée.
Responsabilité mondiale pour toutes les entreprises basées en Suisse. Egalement pour les filiales et les entreprises considérées comme économiquement dépendantes à l’étranger. Il peut s’agir de fournisseurs ou de bénéficiaires de prêts.
Cette forme de responsabilité est sans précédent dans le monde. Elle rend les entreprises suisses vulnérables aux accusations et aux attaques. Des plaintes en justice, justifiées ou non, menacent.
L’initiative oblige les entreprises à surveiller et contrôler toute la chaîne d’approvisionnement en matière d’environnement et de droits de l’homme dans le monde entier. Cela relève d’une mission impossible, surtout pour les entreprises de petite taille.
Un devoir de contrôle aussi étendu représente un travail titanesque pour les entreprises, à quoi s’ajoute le risque de la responsabilité.
La charge de la preuve incombe aux entreprises. Selon l’initiative, elle ne peuvent s’affranchir de leur responsabilité qu’en démontrant qu’elles ont appliqué des mesures de contrôle sans faille. Dans le cas contraire, elles sont automatiquement, et sans faute de leur part, considérées comme responsables du comportement des entreprises tierces dépendantes.
En raison du renversement de la charge de la preuve, les entreprises suisses apparaîtraient toujours suspectes. Faire la preuve de sa diligence représenterait aussi un énorme effort bureaucratique.
Les entreprises domiciliées en Suisse devraient pouvoir être poursuivies en justice en Suisse pour des faits qui se seraient produits à l’étranger. La justice suisse devrait enquêter sur des faits survenus à l’étranger.
Une menace d’américanisation du droit suisse menace. Les entreprises suisses deviendront vulnérables au chantage. Elles pourraient devenir les victimes d’une industrie
« des bureaux d’avocats et des poursuites judiciaires » transfrontalière.
Ce "Swiss Finish" nuit à toute l'économie - même les PME seront prises dans le maelström bureaucratique et les risques de chantage.
Hans Wicki
Conseiller aux États
L'initiative est une attaque directe contre notre aide au développement. Elle empêche la coopération avec les entreprises locales dans les pays les plus pauvres du monde.
Elisabeth Schneider-Schneiter
Conseillère nationale
En inversant le fardeau de la preuve, l'initiative soumet les entreprises suisses à un risque de chantage. Le dépôt d’une plainte, abondamment médiatisé, provoque à lui seul un préjudice.
Barbara Steinemann
Conseillère nationale
Même une petite entreprise peut être touchée, si elle importe des produits intermédiaires qui ne sont pas fabriqués en Suisse.
Regine Sauter
Conseillère nationale